Créer un mouvement d'alphabétisation à l'échelle de l'école : comment l'équipe multidisciplinaire de l'Académie Kingsdale a transformé l'enseignement de la lecture

Chaque année, les Prix d'excellence en éducation de Dyslexie Canada récompensent les personnes qui font une différence significative dans la vie des élèves atteints de dyslexie. Ces prix récompensent les personnels enseignants qui adoptent des pratiques fondées sur des données probantes, accordent la priorité au dépistage précoce et travaillent sans relâche pour que chaque élève ait la possibilité d'apprendre à lire.

Lorsque Kathryn Byrne et Lia Ciarallo ont été nommées lauréates du Prix d'excellence en éducation 2025 par Dyslexie Canada, ce fut un moment qui reflétait des années de travail dévoué vers un objectif commun : aider chaque élève à apprendre à lire. Leur parcours ne s'est pas limité à un changement de programme scolaire ; il s'agit d'un mouvement fondé sur une pratique basée sur des données probantes, sur la collaboration des enseignants et sur un engagement personnel profond en faveur de l'alphabétisation.

L'Académie Kingsdale est une école primaire bilingue qui accueille une population diversifiée d'élèves de la maternelle à la 6e année. Ce qui rend Kingsdale unique, c'est que, comme toutes les écoles du Conseil scolaire Lester B. Pearson, elle est engagée dans une démarche d'inclusion totale : les élèves atteints d'autisme, de troubles de l'apprentissage et d'autres besoins de soutien apprennent tous dans les mêmes salles de classe, avec un soutien approprié. Cette philosophie d'inclusion a fait comprendre à Kathryn et Lia que chaque élève avait besoin du meilleur départ possible en matière d'alphabétisation.

Lia, enseignante en première année et spécialiste de l'alphabétisation à l'école, se souvient parfaitement du tournant qu'elle a pris. De retour à l'école après le COVID, elle a été choquée de constater que ses élèves de troisième année étaient incapables de lire. « J'ai rendu compte que je ne savais pas comment enseigner la lecture », dit-elle. Cette révélation a déclenché un voyage dans la science de la lecture, soutenu par l'orthophoniste de son école et finalement approfondi par un voyage à une conférence sur l'alphabétisation en Floride.

Kathryn, directrice d'école, souligne que son parcours a commencé des années plus tôt, dans des classes de l'Ontario où elle se sentait, elle aussi, mal équipée pour soutenir les lecteurs en difficulté. Son parcours professionnel, d'enseignante à consultante en alphabétisation précoce puis directrice d'école, a été influencé par le diagnostic de dyslexie de son propre enfant. « Même en tant que personnels enseignants faisant la lecture à nos enfants tous les soirs, notre fils avait besoin d'un enseignement explicite et systématique pour apprendre à lire », explique Kathryn. Cette expérience personnelle a renforcé sa conviction professionnelle : chaque enfant doit avoir accès à une alphabétisation structurée.

Ensemble, Lia et Kathryn ont élaboré un modèle d'alphabétisation qui intègre les meilleures pratiques dans la culture de l'école. Kathryn a créé un poste de spécialiste de l'alphabétisation à temps partiel pour Lia, afin qu'elle puisse encadrer ses collègues, modéliser les leçons et gérer les évaluations des élèves. Avec l'engagement croissant des enseignants, ils ont créé des blocs quotidiens dédiés à l'alphabétisation, formé tout le personnel de soutien (y compris plus d'une douzaine d'aides à l'intégration) et utilisé les données pour former de petits groupes d'enseignement.

Leur outil de prédilection était l'IAUF (Institut d'alphabétisation de l'Université de Floride), adapté à l'école maternelle de manière à respecter le programme québécois basé sur le jeu tout en préparant les élèves à réussir en première année. « Cette année, les élèves de première année sont arrivés en connaissant déjà le son des lettres », explique Lia. « Cela a fait une telle différence ».

Les deux personnels enseignants insistent sur le fait qu'il ne s'agit pas d'une initiative imposée d'en haut, mais d'un travail d'équipe. « On ne peut pas simplement dire aux enseignants d'arrêter ce qu'ils font et de trouver quelque chose de nouveau tout seuls », explique Kathryn. « Il faut les soutenir, donner l'exemple et faciliter l'adoption de la méthode ».

Lia ajoute : « Il s'agit de donner du pouvoir à tout le monde. Je ne suis pas la gardienne de toutes les connaissances. Il s'agit de les partager ».

Les résultats sont clairs : de meilleurs lecteurs, des enseignants plus confiants et une communauté scolaire unie autour de la conviction que chaque enfant peut réussir avec le soutien adéquat.

Dyslexie Canada a l'honneur de remettre à l'équipe multidisciplinaire de l'Académie Kingsdale un prix d'excellence en éducation pour l'année 2025. Leur innovation et leur engagement envers leurs élèves ont créé un environnement d'apprentissage positif pour leurs pairs et ont favorisé l'établissement de liens plus étroits avec les familles.