Résumé
Le Nouveau-Brunswick a fait preuve d’un leadership exemplaire en matière de réforme de l’alphabétisation précoce, en établissant une orientation claire et fondée sur la recherche pour l’enseignement de la lecture. La province a été parmi les premières au Canada à abandonner la méthode des trois indices et à promouvoir une approche structurée de l’alphabétisation grâce à ses documents de 2021 intitulés « Éléments constitutifs de la lecture », qui définissent des attentes mesurables quant aux compétences fondamentales. Les enseignants bénéficient de directives claires et fondées sur des données probantes, ainsi que d’un solide soutien au perfectionnement professionnel. La poursuite des progrès dépendra du renforcement des systèmes d’évaluation et de formation des enseignants, notamment par l’introduction d’un outil de dépistage précoce valide et fiable et par l’amélioration des programmes de formation initiale des enseignants.
1. Curriculum et enseignement
Les références au « trois indices » ont-elles été supprimées du programme d'études et des documents d'orientation pédagogique ?
Le Nouveau-Brunswick était un leader national en s’éloignant des « trois indices » et promeuvent une instruction de lecture fondée sur des donnés probantes. En 2021, la province a publié les Building Blocks of Reading Continuum et « Foundational Reading Skill Development Companion Documents », qui définissent une orientation claire et explicite pour l’apprentissage précoce de la lecture et de l’écriture. Ils ont identifié la méthode des trois indices comme un exemple de pratique non étayée par des preuves et qui devrait être abandonnée.
« Les pratiques pédagogiques qui ne sont pas étayées par des résultats de recherche convaincants ou prometteurs ne devraient pas occuper une place centrale dans les pratiques d’enseignement fondamentales et devraient être évitées si elles sont contredites par une théorie empiriquement validée (par exemple, l’approche des trois indices pour la reconnaissance des mots n’est étayée par aucune recherche convaincante ou prometteuse et va à l’encontre de la théorie, étayée par la recherche, qui décrit comment les enfants apprennent à lire). » – Recherche en enseignement de la lecture, Nouveau-Brunswick, 2021
La province a-t-elle des attentes spécifiques et mesurables en matière de compétences fondamentales de la maternelle à la 3e année ?
Le programme d’études en langue et littérature anglaises du Nouveau-Brunswick offre des attentes claires, précises et mésurables concernant les compétences fondamentales en lecture dès les premières années du primaire. Ces directives sont claires, pratiques et fondées sur la recherche, faisant du Nouveau-Brunswick l’une des premières provinces canadiennes à adopter une position aussi ferme et publique en faveur de la science de la lecture.
L'orientation pédagogique est-elle alignée avec l'alphabétisation structurée ?
Le Nouveau-Brunswick fourni de la communication claire sur l’importance d’utiliser des approches structurées d’alphabétisation dans l’enseignement précoce de la lecture. Les directives pédagogiques mettent l’accent sur l’enseignement explicite des compétences fondamentales, notamment la conscience phonémique, la phonétique et les stratégies de décodage, et déconseillent le recours aux indices. Cette approche permet aux enseignants d’offrir un enseignement fondé sur des données probantes afin d’améliorer la réussite des élèves.
2. Dépistage
La province s'est-elle engagée publiquement à mettre en œuvre le dépistage précoce universel ?
Il convient de saluer les dirigeants du Nouveau-Brunswick qui ont compris qu’une transition vers une approche structurée de l’alphabétisation est impossible sans outils d’évaluation permettant de cerner concrètement les compétences fondamentales des élèves. La province a pris des mesures décisives en abandonnant délibérément les évaluations de lecture par niveaux et en proposant aux enseignants une solution de rechange.
Au lieu de choisir un outil de dépistage existant et fondé sur des données probantes, la province a opté pour l’élaboration de sa propre évaluation : l’Évaluation des compétences en littératie en début de scolarité (EGLA). Bien que ce ne soit pas un outil de dépistage, l’EGLA fonctionne davantage comme un inventaire des compétences. Les enseignants que nous avons interrogés indiquent qu’il fournit des renseignements beaucoup plus utiles que les anciens relevés de lecture, mais ils soulignent également qu’il est long à administrer et qu’il ne comporte ni repères ni normes.
La province exige-t-elle que les écoles utilisent des outils de dépistage fondés sur des données probantes, valides et fiables ?
Le Nouveau-Brunswick n’exige pas actuellement que les écoles utilisent des outils de dépistage fondés sur des données probantes, valides et fiables. L’évaluation des compétences en littératie en début de scolarité (EGLA), bien qu’elle représente une amélioration par rapport aux évaluations de lecture par niveaux, ne répond pas aux critères d’un outil de dépistage fondé sur des données probantes. Elle ne dispose pas de données établies sur sa validité et sa fiabilité et ne fournit ni repères ni normes permettant d’identifier les élèves à risque.
Existe-t-il une politique ou un règlement obligeant les écoles à dépister tous les élèves de la maternelle à la deuxième année au moins deux fois par an ?
Le Nouveau-Brunswick exige actuellement que les écoles administrent l’Évaluation des compétences en littératie des premières années (EGLA) à tous les élèves de la maternelle à la 2e année. Cependant, l’EGLA est conçue comme une évaluation continue, les enseignants devant évaluer diverses compétences chez différents élèves de façon continue tout au long de l’année.
Bien qu’il soit important de recueillir des données de qualité pour orienter l’enseignement, il est tout aussi important d’optimiser le temps d’enseignement. Le dépistage se veut rapide et vise à identifier les élèves qui pourraient avoir besoin d’une évaluation et d’un soutien supplémentaires. Il n’est pas toujours nécessaire de tester toutes les compétences de tous les élèves, et cela peut réduire le temps disponible pour l’enseignement.
Nous encourageons la province à mettre en œuvre un outil de dépistage rapide et universel administré à tous les élèves de la maternelle à la 2e année au moins deux fois par année. Les éléments de cet outil pourraient ensuite servir de supports diagnostiques complémentaires pour les élèves signalés par le dépistage et nécessitant une évaluation plus approfondie, afin de consacrer un maximum de temps à l’enseignement.
3. Intervention
Existe-t-il une politique ou un document d'orientation qui précise comment les écoles utiliseront les données de dépistage pour guider les décisions d'intervention ?
À venir bientôt!
Les écoles sont-elles tenues d'utiliser des interventions fondées sur des données probantes ?
À venir bientôt!
Existe-t-il une politique qui oblige les écoles à suivre la mise en œuvre des interventions ?
À venir bientôt!
Le suivi des progrès est-il obligatoire ?
À venir bientôt!
Existe-t-il une politique obligeant les écoles à partager avec les parents les données relatives à la mise en œuvre des interventions et au suivi des progrès ?
À venir bientôt!
La province recueille-t-elle des données avant et après l'intervention afin d'évaluer en permanence les programmes et d'améliorer le système ?
À venir bientôt!
4. Formation des enseignants
Les normes d'agrément des enseignants exigent-elles qu'ils apprennent la science de la lecture ?
Bien que le ministère de l’Éducation et du Développement de la petite enfance soit responsable de l’accréditation des programmes de formation des enseignants au Nouveau-Brunswick, nous n’avons trouvé aucune preuve que ce ministère exige actuellement des universités qu’elles intègrent l’enseignement des sciences de la lecture à leurs cours. En l’absence d’attentes claires, le niveau et la qualité de la formation en matière d’enseignement de la lecture fondé sur des données probantes peuvent varier considérablement.
Les normes d'agrément des enseignants les obligent-elles à s'informer sur la dyslexie ?
Nous n’avons trouvé aucune preuve que la formation en dyslexie soit une composante obligatoire du programme de formation des enseignants au Nouveau-Brunswick. Cela signifie que de nombreux nouveaux enseignants risquent d’obtenir leur diplôme sans les connaissances et les outils nécessaires pour identifier et soutenir les élèves ayant des troubles de la lecture.
Les normes d'agrément des enseignants exigent-elles que ces derniers possèdent les connaissances et les compétences nécessaires pour dispenser un enseignement structuré de la lecture et de l'écriture ?
Nous n’avons pas trouvé de normes d’agrément définissant clairement les connaissances et les compétences nécessaires à l’enseignement de la lecture structurée. La publication du document « Fondements de la lecture » et des documents connexes nous donne bon espoir que les universités adaptent leurs programmes en conséquence. Toutefois, la formalisation de ces attentes par des normes provinciales claires assurerait une plus grande cohérence et garantirait que ces connaissances essentielles ne soient pas négligées.
La province investit-elle dans le développement professionnel des enseignants actuels pour les aider à passer à une approche structurée de la lecture et de l'écriture ?
Le Nouveau-Brunswick a investi massivement dans le développement professionnel. La province a créé un module en ligne pour présenter aux enseignants le continuum des fondements de la lecture et a enregistré un taux de réussite de 98 %. De plus, elle a investi dans le mentorat, une méthode très efficace pour soutenir des changements durables dans les pratiques. L’équipe d’alphabétisation de la maternelle à la 5e année du conseil Anglophone West est un exemple remarquable de cette initiative; elle a reçu le Prix d’excellence en éducation de Dyslexie Canada en 2025 pour son leadership.
Cette page a été mise à jour pour la dernière fois le 20 août 2025 et reflète les meilleures informations que nous avons trouvées à ce moment-là. Si vous avez connaissance de développements récents ou si vous avez des suggestions de liens utiles ou de mises à jour à inclure, veuillez nous contacter à l’adresse info@dyslexiacanada.org.