Chaque année, les Prix d’excellence en éducation de Dyslexie Canada récompensent les personnes qui font une différence significative dans la vie des élèves atteints de dyslexie. Ces prix récompensent les éducateurs qui adoptent des pratiques fondées sur des données probantes, accordent la priorité au dépistage précoce et s’efforcent de faire en sorte que chaque élève ait la possibilité d’apprendre à lire.
Dyslexia Canada est ravi d’honorer Carrie Wood en lui remettant le Prix d’excellence en éducation 2025, et après avoir entendu son histoire, il est facile de comprendre pourquoi. Éducatrice dévouée dans le centre-ville de Winnipeg depuis 2012, Carrie a eu un impact durable non seulement sur ses élèves, mais aussi sur ses collègues et sur l’ensemble de la communauté éducative manitobaine.
« J’enseigne dans le centre-ville, dans la même école que celle où j’ai commencé », explique Carrie. « Au cours des trois dernières années, j’ai évolué vers un rôle de soutien à l’apprentissage où j’aide les enseignants et les élèves, cette année en particulier, de la maternelle à la deuxième année d’études. La communauté scolaire de Carrie est très diversifiée, avec plus de 43 % d’élèves s’identifiant comme autochtones et de nombreuses familles de nouveaux arrivants. En raison du grand nombre d’élèves qui changent d’école, elle accueille souvent des élèves qui découvrent l’école pour la première fois, même en deuxième ou troisième année.
Le parcours de Carrie dans la défense de l’alphabétisation est profondément personnel. « J’ai commencé ce voyage à cause de mon propre fils », explique-t-elle. « En 2020, il était en première année et avait du mal à apprendre à lire. Je pensais qu’il allait s’épanouir, mais ce n’était pas le cas. Cela a été très dur pour moi. Bien qu’elle soit un leader respecté en matière d’alphabétisation dans son école, elle s’est retrouvée perdue. « J’ai fini par prendre un congé pour raisons de santé mentale », admet-elle. « Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi mon propre fils, qui n’avait aucun obstacle, avait tant de mal.
Le diagnostic de dyslexie de son fils, associé à la publication du rapport d’enquête de la Commission ontarienne des droits de la personne sur le droit à la lecture, a eu un effet transformateur. « Ces deux événements sont entrés en collision et m’ont fait voir l’alphabétisation d’une nouvelle façon et réaliser que j’avais besoin d’une approche différente. Elle a commencé à donner des cours particuliers à l’association Troubles d’apprentissage du Manitoba et se souvient : « J’ai été époustouflée parce que j’enseignais depuis 6 ou 7 ans et que je ne connaissais pas [les règles de base de l’orthographe] ».
Animée par la passion de changer les pratiques de son école en matière d’alphabétisation, Carrie a demandé une subvention au Fonds d’idées pour les enseignants du Manitoba. L’initiative prévoyait un développement professionnel sur les compétences fondamentales en lecture, offrant aux enseignants le choix entre un cours de 15 heures et un cours de 40 heures. « La moitié des enseignants ont choisi les 10 meilleurs outils, c’est-à-dire le cours de 40 heures, parce qu’ils étaient avides de ces connaissances », dit-elle.
L’impact a été profond. « Nous avons beaucoup changé notre façon de comprendre le développement de la lecture et son fonctionnement », explique Carrie. L’école a abandonné les livres à niveaux pour les premiers lecteurs au profit de textes décodables et utilise des outils de dépistage comme Acadience et le Core Phonics Survey pour adapter l’enseignement. « Nous nous intéressons désormais aux enfants, aux compétences qu’ils possèdent et à celles qu’ils doivent encore développer », explique-t-elle.
L’histoire d’une élève est remarquable. « Elle est arrivée sans connaître l’alphabet complet. Maintenant, elle lit des livres avec des mélanges et des digraphes. Elle dit : « Je suis une lectrice maintenant, Mlle Wood ». L’enthousiasme était si contagieux que Carrie a créé un club « J’aime lire ». « Nous avions tellement d’enfants qui voulaient participer, même si l’heure d’alphabétisation suivait juste après !
Réfléchissant à son évolution, Carrie déclare : « En 2020, j’avais l’impression d’être une imposture… Mais aujourd’hui, je me sens responsabilisée. Je sais quelle est la prochaine étape. Et si je n’y parviens pas, je sais à qui m’adresser. »
Félicitations, Carrie. Votre passion, votre résilience et votre leadership ouvrent la voie à tant de personnes.
Messages de soutien :
« Le ministère de l’Éducation et de l’Apprentissage de la petite enfance du Manitoba félicite Carrie Wood, de l’école John M. King, pour son prix d’excellence en éducation de Dyslexie Canada. Ce prix souligne la passion et le travail dévoués de Carrie pour améliorer les résultats des élèves en matière de littératie dans son école et dans l’ensemble du Manitoba, en développant la sensibilisation et les compétences nécessaires pour répondre aux besoins des élèves ayant divers besoins d’apprentissage, y compris la dyslexie. Notre ministère salue l’engagement de Carrie à aider tous les élèves à apprendre à lire ».
– Honorable Tracy Schmidt, ministre de l’éducation et de l’apprentissage de la petite enfance
« Carrie Wood a défendu sans relâche les besoins de tous les apprenants, en particulier ceux qui bénéficieraient de la mise en œuvre d’une alphabétisation structurée et d’un dépistage précoce des troubles d’apprentissage. En tant que membre de l’Assemblée législative du Manitoba, j’ai eu le plaisir de la rencontrer, d’apprendre d’elle et de constater de visu son expertise et sa passion pour cette question. Les efforts qu’elle a déployés dans l’ensemble du spectre politique ont permis de porter ce sujet à l’ordre du jour de l’Assemblée législative du Manitoba pour qu’il soit débattu. Félicitations à Carrie pour cette reconnaissance bien méritée !
– Kathleen Cook, députée de Roblin
« Cette reconnaissance nationale reflète avec force l’engagement profond de Carrie en faveur de l’équité, son leadership au sein de nos communautés scolaires et son souci constant de veiller à ce que chaque élève ait la possibilité de s’épanouir. Le travail de Carrie à l’école John M. King illustre ce qu’il est possible de faire lorsque les éducateurs dirigent avec compassion et croient au potentiel de chaque apprenant ».
– Matt Henderson, surintendant, Division scolaire de Winnipeg