Intervention efficace en matière de lecture
Un enseignement structuré et solide de la lecture et de l’écriture en classe aide tous les élèves à apprendre à lire, mais certains d’entre eux, notamment ceux qui ont la dyslexie, ont besoin d’un soutien plus important. Ces élèves ont également besoin d’une intervention en lecture qui leur donnera une instruction et une pratique supplémentaires pour les aider à développer des compétences spécifiques. L’intervention doit suivre la même approche structurée de la lecture et de l’écriture que l’enseignement, mais avec plus d’intensité. L’intensité peut être augmentée de plusieurs façons, notamment en réduisant la taille des groupes, en augmentant le nombre de minutes d’enseignement et en multipliant les occasions de s’exercer.
Quand les élèves doivent-ils commencer l’intervention ?
Les élèves qui ont des difficultés en lecture devraient bénéficier d’un soutien à la lecture le plus tôt possible – idéalement en maternelle ou en première année.
Pourquoi l’intervention précoce est-elle importante ?
Même s’il n’est jamais trop tard pour améliorer les compétences en lecture de votre enfant, les interventions précoces prennent moins de temps, peuvent être moins intensives et peuvent prévenir les effets néfastes que les difficultés de lecture peuvent avoir sur l’estime de soi, la santé mentale et la réussite scolaire.
L’« effet Matthew » a été inventé par Keith Stanovich (1986) et désigne le concept selon lequel « les riches s’enrichissent et les pauvres s’appauvrissent ». En lecture, ce terme est utilisé pour décrire comment l’écart entre les bons lecteurs et les lecteurs en difficulté augment au fil du temps. Lorsque les enfants sont bons en lecture, ils ont tendance à lire davantage, ce qui les aide à s’améliorer encore. En revanche, si un enfant a du mal à lire, il risque d’éviter de le faire, ce qui signifie qu’il manquera des occasions pour s’améliorer. Par conséquent, les bons lecteurs continuent de s’améliorer, tandis que les lecteurs en difficulté prennent du retard. Le meilleur moyen de combler cet écart est d’intervenir rapidement et efficacement.
Quand et où se déroule l’intervention ?
Les interventions en matière de lecture varient en fonction de l’âge de votre enfant, de ses besoins d’apprentissage et du contexte scolaire. Les élèves ont le droit d’apprendre à lire à l’école et l’intervention peut avoir lieu à l’école, soit dans la classe normale, soit dans un cadre extra-scolaire avec un enseignant ressource, ou en dehors de l’école avec un tuteur d’alphabétisation structuré. Quel que soit le lieu de l’intervention, une bonne planification est essentielle pour s’assurer que le soutien est efficace et coordonné. Pour en savoir plus, consultez notre page consacrée à la planification.
Maximiser l’effet de l’intervention
Il est important de s’assurer que l’intervention dont bénéficie votre enfant utilise les stratégies les plus efficaces pour combler l’écart de compétences le plus rapidement possible. Voici quelques exemples de ce qui rend une intervention en lecture efficace et de ce qui ne fonctionne pas aussi bien :
Intervention sur la conscience phonémique
La conscience phonémique est la capacité d’identifier et de travailler avec les sons individuels des mots. Elle est nécessaire pour décoder et épeler les mots. Beaucoup d’enfants dyslexiques ont des difficultés avec la conscience phonémique.
Les deux compétences les plus importantes en matière de conscience phonémique sont le mélange et la segmentation. Le mélange consiste à assembler les sons pour former un mot, et la segmentation consiste à séparer les sons d’un mot pour qu’il puisse être épelé.
L’enseignement et l’intervention en matière de conscience phonémique doivent être brefs, l’objectif étant que les élèves passent au décodage le plus rapidement possible.
Intervention en décodage et en orthographe
Les élèves atteints de dyslexie ont souvent besoin d’une intervention pour les aider à développer leurs compétences en matière de décodage et d’orthographe. Si un élève a du mal à décoder les mots, il peut compenser en mémorisant ou en devinant des mots, ce qui peut l’empêcher de lire avec fluidité. L’intervention pour le décodage et l’orthographe fournit un enseignement supplémentaire sur les correspondances entre les lettres et les sons (phonétique), les modèles d’orthographe et les parties significatives des mots telles que les préfixes et les suffixes, tout en fournissant de nombreux exercices supplémentaires pour utiliser ces connaissances afin de lire et d’orthographier les mots.
Intervention en matière de fluidité
La fluidité désigne la capacité à lire des mots sans effort et avec précision, ce qui permet au lecteur de consacrer toute son attention à la réflexion sur ce qu’il est en train de lire.
Les élèves qui ont de bonnes capacités de décodage mais qui sont lents ou imprécis dans leur lecture ont besoin d’une intervention pour améliorer leur fluidité.
L’intervention sur la fluidité doit se concentrer sur la précision et l’expression avant la vitesse. La lecture à haute voix est plus efficace pour développer la fluidité que la lecture silencieuse.
Intervention en matière de compréhension
La compréhension est l’objectif de la lecture. Pour de nombreux élèves dyslexiques, les difficultés de compréhension découlent d’un manque de précision et de fluidité dans la lecture des textes. Comme le dit la Dr. Anita Archer, « il n’y a pas de stratégie de compréhension suffisamment puissante pour compenser le fait qu’un élève ne puisse pas lire les mots ». Une fois que les élèves peuvent lire les mots automatiquement sans trop réfléchir à la façon de les prononcer, ils peuvent concentrer leur énergie sur la compréhension de l’histoire ou de l’information qu’ils lisent.
Si un enfant a des difficultés de compréhension, il faut évaluer sa fluidité de lecture. S’il peut lire couramment mais a encore du mal à comprendre ce qu’il lit, il peut avoir besoin d’un soutien supplémentaire en matière de compréhension de la lecture.