L’Alberta fait progresser l’éducation en étendant son programme de dépistage universel à la maternelle, une initiative saluée par Dyslexie Canada. Ce programme permet de repérer tôt les enfants à risque de difficultés de lecture et de leur assurer le soutien nécessaire.

L’Alberta élargit son programme de dépistage universel

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10 janvier 2025 Toronto, ON – Dyslexie Canada félicite l’Alberta d’avoir étendu son programme de dépistage universel à la maternelle. Cette décision reflète une approche progressive de l’éducation, axée sur l’équité, qui s’appuie sur des preuves scientifiques solides.

Le dépistage est un moyen rapide et fiable d’identifier les enfants qui risquent de prendre du retard par rapport à leurs camarades de classe dans l’apprentissage de la lecture. Il ne prend que 5 à 10 minutes par enfant et consiste en une série de courtes activités menées en tête-à-tête avec un personnel enseignant. Par exemple, un enseignant peut demander à un enfant de nommer autant de lettres qu’il le peut en une minute, ou de dire les sons qu’il entend dans les mots, comme « ssss » « uuu » « nnn » dans « sun ». Ces tâches simples de dépistage ont fait l’objet de recherches approfondies pendant des décennies et se sont révélées beaucoup plus précises pour prédire l’aptitude à la lecture que les méthodes d’évaluation précédentes ou l’observation seule.

La Dr. Una Malcolm, directrice académique de Dyslexie Canada, a souligné l’importance d’un dépistage précoce. « Le dépistage à la maternelle est un élément clé d’une approche fondée sur des données probantes pour prévenir les échecs en lecture. Il nous permet de combler les lacunes en matière d’alphabétisation avant qu’elles ne se creusent et de veiller à ce que chaque enfant ait la possibilité de s’épanouir. La décision de l’Alberta témoigne d’un engagement en faveur d’une éducation équitable, fondée sur des données probantes, qui profite à tous les élèves ».

Il est important de noter que le dépistage ne permet pas de diagnostiquer un trouble d’apprentissage chez un enfant et que les données du dépistage ne doivent pas non plus être utilisées pour déterminer les notes du bulletin scolaire ; le dépistage fournit plutôt des informations précieuses pour guider l’enseignement et l’intervention en classe. Un dépistage effectué deux à trois fois par an permet aux personnels enseignants d’obtenir de nombreuses données pour suivre les progrès de l’élève et adapter l’enseignement à l’évolution de ses besoins.

Le dépistage est important pour tous les enfants, mais il l’est particulièrement pour ceux qui risquent de souffrir de dyslexie, la cause la plus fréquente des difficultés de lecture, qui touche entre 10 et 20 % de tous les enfants. Si les observations des enseignants peuvent permettre d’identifier certains enfants en difficulté, les trajectoires de lecture peuvent être subtiles au cours des premières années, et le dépistage permet de s’assurer qu’aucun enfant à risque n’est négligé. Lorsque les lacunes sont détectées tôt, elles peuvent être traitées de manière beaucoup plus efficace que lorsque les enfants sont plus âgés et ont pris du retard. Chaque année, environ 11 000 enfants atteints de dyslexie entrent à la maternelle en Alberta ; grâce à l’introduction d’un dépistage universel, ces élèves prendront un bon départ en matière d’alphabétisation et éviteront les effets dévastateurs et durables des difficultés de lecture précoces sur les résultats scolaires, l’estime de soi et la santé mentale.

L’Alberta a été un chef national dans l’adoption d’une approche préventive en mettant à jour le Curriculum linguistique pour l’aligner sur des pratiques scientifiquement fondées et en mettant en œuvre un dépistage universel pour les élèves de la première à la troisième année. Ces mesures sont conformes aux recommandations des commissions des droits de l’homme de l’Ontario et de la Saskatchewan, qui ont toutes deux examiné les politiques et les pratiques de leur province et ont conclu que des changements majeurs étaient nécessaires pour garantir que les écoles respectent leurs obligations en matière de droits de l’homme à l’égard des élèves. Lorsque les écoles n’adoptent pas d’approches fondées sur des données probantes, de nombreuses familles sont contraintes de payer des évaluations privées et des cours particuliers pour résoudre leurs problèmes d’alphabétisation. Dr. Malcolm a ajouté : « Il ne s’agit pas seulement d’une réforme de l’enseignement, mais aussi d’une initiative en faveur de l’équité. En mettant en place un dépistage universel, l’Alberta contribue à uniformiser les règles du jeu et à donner à chaque enfant une chance équitable de réussir ».

Bien que Dyslexie Canada soit encouragé par la décision de l’Alberta d’étendre le programme de dépistage, nous avertissons également que les changements de pratique à grande échelle, comme celui-ci, nécessitent une collaboration et un soutien continus pour en assurer le succès. Nous demandons instamment au gouvernement de veiller à ce que les personnels enseignants reçoivent la formation et le temps nécessaire pour effectuer le dépistage. Le but du dépistage est d’informer l’enseignement ; les enseignants ont besoin d’un accompagnement continu et de temps protégé pour collaborer avec leurs collègues afin de s’assurer qu’ils peuvent utiliser les données de dépistage de manière efficace pour améliorer les résultats des élèves.

Dyslexie Canada invite les autres provinces à suivre l’exemple de l’Alberta en reconnaissant la valeur du dépistage précoce et en prenant des mesures pour mettre fin au cycle de l’échec en lecture. Grâce à une intervention opportune et à un soutien adéquat, nous pouvons faire en sorte que tous les enfants réalisent leur plein potentiel en matière d’alphabétisation et au-delà.